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Aventure spirituelle,

Responsable de la chronique : Suzanne Demers, o.p.
Aventure spirituelle

Louis de Gonzague

Imprimer Par Martyrologe

 

Dans le calendrier romain, l’été commence avec la mémoire de Louis de Gonzague, témoin mort à vingt-trois ans, tandis qu’il se dévoue auprès des pestiférés qui jonchent les rues de Rome.

Louis était né en 1568 à Castiglione delle Stiviere, près de Mantoue; c’était le premier-né du marquis Ferrant de Gonzague, héritier d’une des familles les plus connues de la noblesse lombarde.

Son père avait cherché par tous les moyens à lui favoriser une carrière militaire et politique prestigieuse, en l’envoyant à la cour du grand-duc de Toscane, puis du roi d’Espagne, dont Ferrant de Gonzague était devenu entre-temps le principal conseiller.

Enfant au caractère austère et tourmenté, Louis ne trouva pourtant la paix que dans son adhésion fermement résolue au chemin de pauvreté et de dépouillement tracé par le Christ. Au contact de la vie corrompue et fastueuse des milieux mondains où il lui fallait bien vivre, Louis réagit avec vigueur, contestant au nom de l’Évangile et par des méthodes évangéliques la société qui l’entourait.

Il avait reçu le don d’une vie de prière intense ; et comme il désirait se consacrer totalement aux besognes les plus humiliantes, il prit à dix-sept ans la décision d’entrer dans la Compagnie de Jésus, malgré l’opposition farouche de son père.

Louis renonça donc à ses titres d’héritier et se rendit à Rome au Collège des Jésuites pour se préparer aux vœux et à l’ordination sacerdotale. Dès ce moment et jusqu’à sa mort, survenue après un peu plus de cinq ans, le jeune novice consacra tout le temps que lui accordaient ses supérieurs à soigner les malades, jusqu’à brûler d’amour pour le prochain, et à retrouver son Seigneur, comme il aimait le répéter lui-même, dans le plus petit de ses frères qui avait besoin de réconfort.

«Véritablement, dit-il à l’un de ses amis, je ne sais comment faire; le P. Recteur me défend de faire oraison de crainte qu’en m’y appliquant je n’augmente mes maux de tête; et je me vois forcé de me faire bien plus de violence pour me distraire de la pensée de Dieu, que pour y rester entièrement occupé, parce que l’usage que j’ai de ce saint exercice me l’a rendu comme naturel; j’y trouve du repos, de la tranquillité et point de fatigue; cependant je ferai mes efforts pour obéir le plus parfaitement possible à ce qui m’est commandé. »[…] Plus il voulait fuir Dieu pour obéir, plus Dieu semblait le rechercher et se communiquer à lui. […] Avec une grande humilité, il disait alors à Dieu : « Éloignez-vous de moi. Seigneur, éloignez- vous ! »

Vie de saint Louis de Gonzague.

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