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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour la fête de l’Épiphanie (C)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Compagnons, compagnes des Mages

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 2, 1-12)

Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

COMMENTAIRE

Une fois de plus, la belle histoire des mages vient nourrir notre imagination; et nous rêvons de désert, de chameaux, d’un long voyage sous la guidance d’une étoile. Ce mystérieux pèlerinage est fascinant. Il a suscité de l’intérêt et des questions au long des siècles. Qui étaient-ils ces chercheurs de Dieu ? D’où venaient-ils? Comment avaient-ils compris le sens de leur quête? Comment un astre pouvait-il les mettre en route comme ça?

En fait, nous pouvons nous poser mille questions à leur sujet sans jamais être certains d’obtenir toutes les réponses. La saga des mages nous livre pourtant un message toujours actuel. Les mages ne sont-ils pas la figure de notre propre marche vers le Christ?  À Noël, nous étions ces bergers de Bethléem convoqués auprès du nouveau-né, aujourd’hui nous sommes ces mages venus de loin, guidés par une étoile, en besoin nous aussi d’être aidés sur la route par ceux qui nous ont précédés dans la foi.

L’étoile, c’est l’appel de Dieu qui nous rejoint chacun mystérieusement. L’Esprit-Saint  nous fait signe. Il nous éveille à marcher vers un absolu. Cette étoile, ce peut être un compagnon, une compagne, une lecture qui nous inspire, une lumière intérieure qui nous guide.

L’arrivée des mages à Jérusalem représente une étape importante, indispensable, où le besoin d’aide et de références se précise. Ainsi les Écritures sont porteuses de lumière et d’informations nécessaires pour les mages. Il faut l’humilité d’accepter d’être aidé sur la route. Nous n’arrivons pas tous seuls à trouver le chemin. Dieu lui-même nous envoie vers les autres.  Nous voyons d’ailleurs que la question des mages a de l’effet à Jérusalem. Tout le monde s’inquiète. C’était bien normal. Nous savons que le Roi Hérode est soupçonneux et jaloux, mais les autres, peut-être pas?  Certains d’entre eux ont peut-être suivi les mages, fascinés par ces témoins d’une quête qui les interpellait eux aussi?

L’étoile, qui revient et se pose sur la maison où est l’enfant, montre que Dieu n’abandonne pas celui ou celle qui cherche. Une grande joie nous attend. La joie d’être auprès de l’enfant et de sa mère. Nous retrouvons ici l’image de l’Église dans cette maison où les pèlerins voient Jésus et Marie. Heureux d’être là avec eux, nous pouvons, comme les mages, nous prosterner et offrir nous aussi l’or, l’encens et la myrrhe. L’or de tout ce qui a pour nous de la valeur : nos talents, nos amitiés, nos familles. L’encens de nos prières, qui sont louanges et cris vers Dieu; leur parfum s’élève vers lui en bonne odeur, en vive et forte confiance. Enfin la myrrhe de nos peines, de nos deuils, de nos souffrances, de tous nos problèmes. Cela aussi peut être la matière d’une offrande sincère et bienvenue.

Combien de temps les mages sont-ils restés là auprès de l’enfant et de sa mère?  Peut-être pas longtemps, juste le temps d’une messe, d’une prière, d’un peu de silence, d’un moment de repos et de paix. Il a fallu sans doute repartir bien vite, avec tout ce voyage à faire dans l’autre sens. Sans compter qu’il faut maintenant prendre une autre route pour retrouver chacun son pays. Et nous aussi nous devons suivre un autre parcours pour rejoindre nos terres et nos gens. C’est que plus rien ne sera pareil maintenant. L’Enfant Dieu nous a touché le cœur, il nous a comblés de paix, de joie, de confiance. Notre cœur n’est-il pas tout brûlant depuis que nous l’avons vu et que nous avons passé du temps avec lui, près de lui? Quel changement et quel renouveau, il va produire dans nos cœurs, dans nos vies!

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