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Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Éditorial

Quels leaders pour aujourd’hui et demain?

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Source : France Bleu

Octobre 18 s’achève sur des nouvelles alarmantes. Cela se passe au Brésil, aux États-Unis d’Amérique, encore et toujours en Syrie, en Afghanistan, et même en Allemagne.
Nous apprenons les choix populaires de certains pays, qui nous surprennent et n’ont rien fait pour nous rassurer. Des pays s’engagent dans des virages durs et sévères. On appelle cela choisir la droite, mais c’est peut-être aussi tout le contraire de choisir le droit.

Les gens préfèrent de plus en plus la ligne dure, exigeante, répressive, régressive plutôt que de suivre un chemin de tolérance, d’accommodement, d’intégration.

Pourquoi en est-il ainsi? D’où nous vient cette tendance au durcissement? Est-ce la peur? Est-ce la démagogie? Est-ce la faute aux fake news ou à la presse, comme on se plait à le dire? Ou bien est-ce la faute des réseaux sociaux qui s’agitent à propos de tout et de rien, et qui sèment la confusion?
À bien observer les événements et à réfléchir sur tout ce qui se passe à grande échelle dans le monde, on a peut-être raison d’être pessimiste et perplexe. Est-ce que nous n’allons pas tout droit dans le mur de quelque anarchie, de quelque néo-totalitarisme? Notre démocratie serait-elle malade pour être à ce point inefficace et si souvent chaotique? Comment se fait-il que le gros bon sens du respect, du droit et de la justice ne s’impose pas davantage ou qu’il soit si lent à se faire valoir?
Nous assistons de plus en plus à des polarisations extrêmes de la « gauche » ou de la « droite ». Il est évident que la solution durable et raisonnable va se trouver du côté du juste milieu. Position équilibrée, ni trop à droite ni trop à gauche. Mais les thèmes modérées et ordinaires ne sont pas vendeurs. Les gens aiment mieux les émotions fortes, les nouveautés dont on parle avec avidité. Savons-nous qu’en préférant toujours les extrêmes, on joue dangereusement avec le feu, on risque beaucoup?

À tout considérer, est-ce que notre problème ne viendrait pas du fait du manque d’un vrai leadership humaniste pour notre temps? Qu’il soit homme ou femme, mais vraiment libre et fort, pouvant nous inspirer, nous attirer, nous guider? Est-ce une utopie irréalisable que de compter sur l’avènement de quelqu’un qui porterait courageusement et intelligemment les plus hautes responsabilités et qui serait ouvert aux grandes valeurs d’humanité? On se souvient de Nelson Mandela, de Barack Obama, d’Angela Merkel, et de plusieurs autres qui à l’époque moderne soulèvent encore notre admiration pour ce qu’ils ont été, ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait. Vivement que d’autres de la même trempe prennent la relève!

De tels personnages, il faut d’abord les vouloir, les inspirer par nos propres paroles, attitudes et comportements. Il nous faut les rendre possibles par nos rêves et nos attentes. Il faut les préparer par nos débats, nos prises de parole. Il faut, le moment venu, les choisir et leur faire de la place. Ils ou elles seront aussi le produit de notre volonté collective. Des cadeaux du Bon Dieu et une bénédiction, sans doute, les perles rares, des êtres providentiels! Mais, ne nous faudrait-il pas les vouloir tellement que nous allions jusqu’à les chercher, les discerner, les solliciter, les convaincre pour qu’ils se lèvent et portent bravement le flambeau? Il nous resterait encore à les accompagner, à les appuyer, pour avec eux atteindre enfin à la paix sociale, au bonheur d’un monde qui se cherche? Bref, ne nous faudrait-il pas d’abord les mériter?

Jacques Marcotte, OP
Québec

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