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Le psalmiste,

Responsable de la chronique : Michel Gourgues, o.p.
Le psalmiste

Psaume 4 : « Plein de gens disent : ’Qui nous fera voir le bonheur?’ »

Imprimer Par Michel Gourgues, o.p.

PSAUME 4

02 Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libères dans la détresse, pitié pour moi, écoute ma prière !

03 Fils des hommes, jusqu’où irez-vous dans l’insulte à ma gloire, * l’amour du néant et la course au mensonge ?

04 Sachez que le Seigneur a mis à part son fidèle, le Seigneur entend quand je crie vers lui.

05 Mais vous, tremblez, ne péchez pas ; réfléchissez dans le secret, faites silence.

06 Offrez les offrandes justes et faites confiance au Seigneur.

07 Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? » Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage !

08 Tu mets dans mon coeur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons.

09 Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance.


Le psaume du soir. Celui qu’en raison de son dernier verset juifs et chrétiens prient à la tombée de la nuit : « En paix, je me couche, aussitôt je m’endors. Toi seul, Seigneur, tu m’établis en sûreté » (v. 9).

Dans ce psaume, le priant s’adresse tout autant, sinon davantage, aux humains qu’à Dieu.

De l’angoisse à la paix

La prière à Dieu se trouve concentrée dans le premier verset et dans les deux derniers. Au début (v. 2), le ton est celui de la supplication : « Aie pitié de moi, entends ma supplication ». Quelle épreuve ou quelle insécurité ce croyant vit-il exactement? Difficile de le dire, car il l’évoque d’un seul mot, et ce mot peut signifier à la fois angoisse, détresse, adversité. Toujours est-il qu’à la fin (vv. 8-9), le climat est complèment changé. Une joie en profondeur, un sentiment de paix et de sécurité inspirent maintenant un cri de confiance et de reconnaissance. D’inquiet qu’il était au début, le croyant éprouve maintenant la sérénité tranquille de qui s’endort en se mettant au lit.

L’ouverture et l’exclusion

Entre le début et la fin du psaume, le priant fait part de son option de foi. Lui a choisi de s’ouvrir à Dieu dans la confiance et il a la certitude que cette relation en est une de réciprocité: « Sachez-le, pour son ami le Seigneur fait merveille, le Seigneur écoute quand je crie vers lui » (v. 4).

Ainsi s’adresse-t-il à des gens qui ont fait une option différente. Des gens dont la vie ne fait pas de place à Dieu, à la recherche d’idoles et de faux absolus, ce qui, à ses yeux à lui, croyant, équivaut au vide et au mensonge (v. 3). Par ailleurs, ces gens, il les sait en quête de bonheur (v. 7), tendant à privilégier l’avoir en abondance et les plaisirs : « Tu as mis en mon coeur plus de joie qu’aux jours où débordent leur blé et leur vin nouveau » (v. 8).

Les voies de la relation à Dieu

Mais comment parvient-on à cette relation à Dieu qui donne sens à la vie du croyant? En l’espace de deux versets (vv. 5-6), le psalmiste énumère à la sauvette quatre ou cinq voies qui lui apparaissent prioritaires : la rectitude morale et la conversion; le consentement à l’intériorité et au silence, comme celui dont on peut au moins faire l’expérience sur sa couche, dans la tranquilité de la nuit; par-dessus tout, la capacité de faire confiance à Dieu et de traduire dans le concret la relation à lui.

Tout cela, ces voies de la vie spirituelle qu’il lui suffit d’évoquer d’un mot, plein de gens aussi sans doute souhaiteraient que ce croyant, qui se dit comblé par l’option qu’il a faite, s’y attarde davantage. D’autres croyants, d’autres psaumes, s’en chargeront.

 

Le psalmiste

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