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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 4e Dimanche de Pâques (B)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

 

Quand l’Amour se donne à vivre

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 10,11-18.
En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

 

COMMENTAIRE

Chaque fois que nous lisons cet évangile, en ce 4èmedimanche de Pâques, une belle image prend forme dans notre esprit, dans notre imagination et notre cœur. Nous prenons plaisir à la retrouver parce qu’elle est porteuse de poésie, de beauté, de charme bucolique, d’un certain bonheur de vivre et d’être ensemble.

La relation intime du vrai berger, qui fait corps avec son troupeau, est une belle illustration, choisie en prédilection par le Dieu de la Bible, et par Jésus lui-même, pour nous dire comment le Seigneur est pour nous, avec nous. C’est l’allégorie du bon pasteur. Être un bon berger, c’est ne pas lâcher, c’est aller jusqu’à donner sa vie, jusqu’à tout risquer pour ses brebis, pour l’amour et la vie des brebis qui lui sont confiées.

Les brebis comptent vraiment pour le vrai berger. Il remplit auprès d’elle une mission. Pour lui-même ou pour quelqu’un d’autre.

Dans le cas du Christ, nous apprenons que c’est pour quelqu’un d’autre. C’est pour son Père. C’est d’abord par égard pour son Père que Jésus nous aime et prend soin de nous. Le Père nous aime en lui. Et lui, Jésus, nous aime dans son Père. La charge pastorale que le Christ assume au milieu de nous, c’est une charge de protection et de proximité, d’amour et de don. Il donne sa vie pour les brebis de son Père. Cette vie qu’il nous partage, c’est la vie qu’il a reçue du Père. C’est là l’essentiel du mystère du Bon Pasteur : un mystère de vie, un projet de vie.

« Moi, je suis le bon pasteur; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père; et je donne ma vie pour mes brebis. » Le Christ est là pour nous révéler l’amour du Père, pour le vivre au milieu du monde, pour nous le communiquer.

C’est ainsi qu’il témoigne au milieu de nous d’une merveilleuse espérance. Il s’est mis au service de cette espérance. Il la protège dans nos cœurs. Il veut l’illustrer par sa vie, la rendre crédible chez ses disciples : « Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. ».

Ce que nous disons du Christ Bon Pasteur, nous pouvons le dire pour ceux qui en son Nom portent aujourd’hui la charge du troupeau des brebis du Père. Le Christ est le modèle. L’exemple parfait à suivre. C’est sous son inspiration, qu’un ministre ordonné dans l’Église peut assurer les fonctions vitales du Christ : fonction de protection, de connaissance, de révélation de l’amour du Père, d’accompagnement,  de rassemblement. Tout cela il le vit sous le signe de l’amour du Père, d’une intimité avec lui dans le Fils, du don de soi en son Nom.

Demandons, en ce dimanche, du Bon Pasteur, le dimanche des vocations en Église, que des hommes et des femmes en bon nombre donnent écho aujourd’hui encore à l’appel du Christ pour engager toute leur personne dans la mission de vie qu’il leur propose. Que le témoignage de la vie religieuse et le ministère de la charge pastorale ne soit nulle part en manque dans son Église et dans le monde. Que des hommes et des femmes répondent à l’appel pour une vie consacrée au Père ou pour un service pastoral adapté à notre époque et au besoin des croyants et croyantes de notre temps.

 

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