Le seul habit qui convienne aux chrétiens, c’est le Christ lui-même. Paul le dit dans sa lettre aux Galates, pour signifier l’égalité foncière entre tous: “Vous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ” (Galates 3, 27)
Mettre le Christ comme vêtement, c’est affirmer que, par la foi, nous sommes tous devenus filles et fils du Père. En Jésus, il n’y a plus de différences: il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni homme libre ni esclave, ni homme ni femme… ni hémisphère nord ni hémisphère sud. L’ensemble des différentiations qui discriminent, établissent des catégories et collent des étiquettes vole en éclat, “car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus”.
Les vêtements liturgiques trouvent leur origine dans les habits portés par les Romains. Jusqu’au 3e siècle, les Eglises n’utilisaient que deux couleurs liturgiques, le blanc pour marquer la pureté du Christ, Agneau sans tache, et le rouge pour exprimer son sacrifice sur la croix. D’autres couleurs apparaissent au fil des siècles si bien qu’aux environs de 1200 leur usage est réglementé par le pape. Les Eglises orthodoxes, quant à elles, ont toujours laissé au célébrant une très grande liberté en la matière au point qu’il n’est pas rare que les divers célébrants de la liturgie y soient vêtus de couleurs différentes.
En parallèle au cycle de l’année liturgique, les fêtes de saints sont elles aussi célébrés au moyen de couleurs différentes: blanc en général pour le Vierge Marie et les saints, et rouge pour les apôtres et les martyrs.
L’habit blanc du baptême signifie la Résurrection du Christ et l’Esprit du Père. Il manifeste la vie même de la Trinité dont nous sommes littéralement “en-robés” par la participation au mystère pascal que représente la plongée dans l’eau du baptême. Ainsi, la couleur blanche convient autant au vêtement baptismal, à l’aube des premiers communiants et des servants de messe, qu’à celle des diacres, prêtres et évêques ou qu’à la robe de mariée (et au costume du marié du reste). Si le Pape porte cette couleur, c’est pour inviter les fidèles à s’habiller le cœur de l’Esprit Saint. Le blanc dit notre dignité égale fondamentale devant Dieu, il bannit toutes les barrières. Vive le blanc, pour tous !
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Textes de François-Xavier Amherdt et de Jean-Luc Wermeille, dans le Cahier romand/Suisse, Paroisses Vivantes, juillet-août 2015, pp. III-IV