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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 22e dimanche T.O. (B)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Moïse au Mont Sinaï présentant les tables de la loiLE MAÎTRE INTÉRIEUR

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 7,1-8.14-15.21-23.
En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus,
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.
– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ;
et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.
Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »
Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres,
adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

COMMENTAIRE

C’est le temps du retour à l’école, aux divers niveaux du primaire, du secondaire, du collégial, de l’université, sans oublier la maternelle.  Les parents savent tout ce que leurs enfants ont à dire du choc de la rentrée, de tel ou tel professeur qu’ils ont la chance ou la malchance d’avoir. Plus que leurs mots, les éloges ou les critiques qu’ils expriment, il y a ce non verbal qui parlent très fort, leurs attitudes et leurs comportements qui changent et qui se ressentent bientôt de l’influence de tel ou tel enseignant, de tel ou tel directeur.  Les valeurs profondes des enfants et des adolescents sont vite affectées, mises en places ou déplacées, par ce que tel maître leur apporte comme inspiration, comme enseignement, comme témoignage personnel. Tout dépend de la proximité dont le professeur est capable, de la qualité de son discours, et, bien sûr, de la réceptivité, de l’accueil de l’élève, de sa capacité d’intégrer ces valeurs.

Le phénomène joue à l’échelle individuelle, mais aussi, et parfois de bien belle façon, à l’échelle collective d’une classe, d’une école, d’une région scolaire. Ainsi certaines écoles ou collèges, privés ou publics, sont classés gagnants pour leur excellence, pour les effets bienfaisants de l’éducation et de l’animation qu’ils dispensent dans un milieu donné.

Aujourd’hui la liturgie nous fait réfléchir en ce sens; elle nous parle de l’excellence de la formation que Dieu lui-même nous apporte et de l’immense avantage que nous pouvons en tirer. « Accueillez donc humblement la parole de Dieu semée en vous; écrit Saint Jacques, elle est capable de vous sauver. » Dieu nous a parlé. Il s’est fait proche de nous. Nous sommes invités à considérer quelle chance nous avons d’être à l’école du Christ, d’avoir l’Esprit Saint comme maître intérieur, et quelle liberté la Parole de Dieu nous donne, quelle confiance elle nous fait, quelle espérance elle nous apporte, quel dynamisme elle peut déployer en nous, quelle joie et quelle paix elle peut produire dans nos cœurs, dans nos vies, si du moins nous la mettons en pratique. « Mettez la Parole en application, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. » nous dit la lettre de Jacques.

Il ne s’agit pas pour nous de tirer prétexte de cette Parole pour nous enorgueillir ou pour mépriser les autres, ni non plus de nous substituer à elle, comme le suggère la manière de certaines traditions dont parle l’évangile d’aujourd’hui. Nous comprendrons plutôt de quelle miséricorde nous sommes enveloppés, de quel amour nous sommes tous privilégiés et de quels dons nous sommes comblés par Dieu. 

Notre foi ne nous isole pas dans des pratiques inaccessibles, elle ne nous distingue pas pour nous séparer du monde et nous éloigner des autres, comme le suggérait à l’époque de Jésus certaines pratiques juives. Bien au contraire, elle nous convoque au cœur et au meilleur de nous-mêmes pour une expérience de liberté, pour un grand rapprochement avec tous, pour une réconciliation universelle, où nous pourrons nous aimer les uns les autres et nous faire proches les uns des autres comme le Seigneur lui-même a voulu se faire proche de tous.

L’Église se doit d’être la meilleure des écoles; c’est ainsi qu’humblement elle interpelle par son témoignage le plus authentique. Le Seigneur, son Maître, n’est-il pas le plus adorable des maîtres? 

Frères et sœurs, rendons grâce à notre Seigneur Jésus Christ et suivons-le.  N’ayons pas peur de dire au monde de quel amour il nous aime tous et à quel bonheur nous sommes conviés par Dieu, notre Père, notre Créateur et Sauveur, non seulement nous, mais tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté.

 

 

 

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