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Dieu en famille,

Responsable de la chronique : Raphaël Pinet
Dieu en famille

En haut de la côte, l’enfer ou le paradis

Imprimer Par Raphaël Pinet

Pour une fois, je préfère céder la parole à un ami qui m’a confié récemment ce qu’il a vécu en famille il y a peu.

« Ce matin-là, ma femme est partie en auto avec les petites pour visiter un château en Normandie. Je m’assois à l’ordinateur pour planifier la journée de travail. Déjà 9h30 ! Je sors faire mon jogging, 5 km trois fois par semaine pour me garder en forme. J’aime le matin frais courir les routes de campagnes. Les champs de colza sont déjà passés. Arrivé à mi-chemin, c’est une longue côte que j’entame. Aujourd’hui je pense faire un bon chrono, peut-être une minute au-dessus de mon record, peut-être moins. Je ne dois pas flancher le long de cette côte qui ne finit qu’à trois cents mètres au stop.

Là-haut, des gyrophares. Peu à peu je distingue des gendarmes, un camion de pompiers, deux ambulances, une voiture renversée sur le toit. Ca a dû cogner fort. Ne pas ralentir. Continuer. Tiens la voiture est un break. Au milieu de la foulée s’insinue soudain la peur. La même couleur.

J’accélère. Le même enjoliveur arrière droit manquant. Non, ce n’est pas possible. La peur cède à la panique. Le même autocollant sur le coffre. La panique cède à l’horreur. Je tente d’accélérer mais le souffle manque. Le cœur me manque devant la tragédie qui s’annonce.

Les gyrophares deviennent lugubres. A bout, je rentre dans la première ambulance. Et là…
Je vois mon épouse et deux des petites assises au fond, indemnes, la plus grande allongée sur une civière, le cou sécurisé dans une minerve. Aussitôt, le médecin me rassure : « Plus de peur que de mal ».

Ouf ! Quel soulagement ! Dieu merci ! Mais que la vie est fragile ! Que le contentement d’être ensemble au quotidien est un bonheur que notre satisfaction repue et notre ingratitude placide rendent usurpé. Ne l’oublions pas trop vite. »

Merci, Dieu !

 

Dieu en famille

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