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Dieu en famille,

Responsable de la chronique : Élaine Champagne, l.o.p.
Dieu en famille

Nous sommes tous des sédentaires nomades

Imprimer Par Raphaël Pinet

On opposait jusque-là les sociétés nomades aux sociétés sédentaires en ce que les secondes avaient découvert l’agriculture tandis que les autres ignoraient les vertus du potager aussi bien que la prévoyance d’une récolte généreuse à conserver. Notre vision anthropologique des sociétés préhistoriques se renouvellent profondément. Alain Testard a fait le point et de manière remarquable dans un ouvrage hélas posthume Avant l’histoire aux éditions Gallimard. Il établit une typologie fine des sociétés de la fin du paléolithique supérieur et montre que des chasseurs-cueilleurs maitrisaient déjà les techniques de jardinage ambulant tandis que d’autres nomades bénéficiaient d’un écosystème où la cueillette assurait la subsistance à l’année longue. Autrement dit, la distinction nomade/sédentaire perd de sa force.

Et Dieu dans tout ça ?

Et Abraham devrait-on ajouter ! Le père des croyants, celui qui reçoit la promesse d’une grande moisson au prix d’un déracinement : « Ta descendance plus nombreuse que les étoiles dans le ciel… »

Sa fertilité spirituelle avant d’éclore en la Terre promise a germé dans le départ et l’arrachement.

Nous aussi, en famille, quand nous devons pour diverses raisons partir, nous sommes porteurs d’une certaine fertilité qui naît dans la conviction de trouver du bien et parfois du mieux partout où nous sommes appelés à pérégriner.

Le départ est le prélude à l’enracinement et l’enracinement est la condition première de l’arrachement. Arrachement fait de tous les visages rencontrés, nouveaux amis des enfants, les groupes d’appartenance investis, les nouvelles relations professionnelles.

Étrange dialectique au cœur de l’humain où le seul point fixe nous impose d’être mobiles pour ne pas succomber à la sclérose de l’âme, l’acédie. Un point stable qui se déplace, un point fuyant qui nous enracine : Dieu.

 

Dieu en famille

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