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Le quatrième évangile s’ouvre avec les mots suivants: «Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu… Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous.» (Jean 1, 1… 14)

Puis, des gens demandent à Jean le Baptiste s’il est le prophète qu’on attend ou le Christ. Il nie et il annonce: «Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas: c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de défaire la courroie de sa sandale.» (1, 26) Il y eut un soir, il y eut un matin: c’était le premier jour.

Le lendemain, Jean voit Jésus venir vers lui. Il dit: «Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde.» (1, 29) Il y eut un soir, il y eut un matin: c’était le deuxième jour.

Le lendemain, Jésus circulait dans la région. Deux disciples se mirent à le suivre et restèrent auprès de lui ce jour-là. L’un des disciples était André qui présenta son frère Simon à Jésus. Il y eut un soir, il y eut un matin: c’était le troisième jour.

Le lendemain, Jésus entraîne à sa suite Philippe. Celui-ci présente Jésus à Nathanaël qui est tout surpris que Jésus le reconnaisse. Jésus lui dit: «Tu verras des choses plus grandes encore.» (1, 50) Il y eut un soir, il y eut un matin: c’était le quatrième jour.

Trois jours plus tard, donc le septième jour, au bout d’une semaine, Jésus se trouve à des noces avec ses disciples.

Des noces! Simplement des noces comme il s’en fait beaucoup depuis Adam et Ève au commencement du monde. Comme ça arrive parfois, il y a un pépin. On manque de vin. Ou bien on a mal calculé combien il en fallait. Ou bien les invités ont levé le coude trop fort et ils ont vidé les bouteilles plus vite que prévu.

Jésus sauve la situation. Il change en vin six cuves d’eau. En tout, six cents litres de vin! En voulez-vous? En voilà! Et du bon, paraît-il! Ne dira-t-il pas plus tard: «Je suis la vigne, vous êtes les sarments»? Ne dira-t-il pas aussi devant une coupe de vin: «Ceci est mon sang versé pour vous»?

«Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana en Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.» (2, 11)

Mais quel est véritablement le signe que Jésus accomplit ce jour-là? Un signe qui manifeste sa gloire? Un signe qui déclenche la foi chez ses disciples?

Pour que la gloire du Christ soit manifestée, pour que la foi des disciples se déclenche, pour que l’événement soit un signe, il faut plus que le prodige de l’eau changée en vin. Ici, la création prend tout son sens. Ici, on devine que Dieu a créé pour faire alliance. Le geste de Jésus révèle que Dieu a créé pour vivre des noces.

On s’en doutait, mais juste un peu. En effet, le sixième jour au début du monde, Dieu a créé l’homme et la femme. Et l’homme et la femme sont tombés en amour. Des réactions biologiques, des frissons, des sentiments, des émotions. Mais plus que cela, un véritable amour où l’un se donne à l’autre totalement, pour toujours. Et on aurait pu reprendre les mots du quatrième évangile: tel fut le commencement des signes que Dieu accomplit dans l’univers. C’était quelque part dans sa création. Il manifesta alors qui il était et l’on commença à croire qu’il était l’amour à travers cet homme et cette femme créés à son image et à sa ressemblance.

Des milliers d’années après le premier élan d’amour sur la terre, un autre élan d’amour s’est manifesté, un élan de Dieu qui a pour nom: Jésus. Et nous avons commencé à comprendre que Dieu n’est qu’amour et qu’il ne crée que de l’amour. Dieu est alliance et veut entraîner les siens dans ce mouvement.

Elle va loin cette alliance. La veille de sa mort, Jésus n’a-t-il pas dit en présentant la coupe de vin, la coupe des noces: «Ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude»? Quand l’amour de Dieu entre en alliance, il va jusqu’au bout. La vie est donnée pleinement. Même la mort devient un acte d’amour.

Vous devinez la conséquence: si nous voulons suivre le Christ dans nos amours, nous entrons dans une aventure qui va jusqu’au don total de nous-mêmes. Pour le meilleur et pour le pire. Avec l’assurance que Dieu ne nous abandonne pas quand arrive le pire et qu’il partage avec nous le meilleur. En alliance, Dieu demeure fidèle à son amour. Heureux les invités aux noces de l’Agneau.

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