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Un 24 décembre au soir dans une église…

Imprimer Par Denis Gagnon

Pourquoi sommes-nous ici, ce soir? Qu’est-ce qui nous a conduits ici à une heure pareille?

Noël nous a rassemblés. Depuis la fin d’octobre, la publicité nous en parle. Elle aiguise en nous le désir de la fête. Les pères Noël embrassent les enfants dans les centres commerciaux. Les petits rennes au nez rouge se dandinent dans les vitrines. Les chants de Noël prennent toute la place à la radio. Les fêtes d’amis ou de compagnons de travail, les échanges de cadeaux vont bon train depuis plusieurs semaines.

Mais pourquoi sommes-nous ici, ce soir?

Nous sommes venus pour le plaisir de fêter. Nous avons le cœur à la joie. Comme dit Gilles Vigneault, nous avons «musique aux oreilles et danse aux pieds». Ce soir, nous nous laissons aller à la fantaisie. Nous avons besoin, de temps à autre, de ces temps de rupture avec la monotonie du quotidien. Nous avons besoin de ces temps de gratuité parce que le travail nous oblige à être rentables, à être utiles. Nous avons besoin de fêter pour entretenir en nous le goût de vivre.

Nous sommes aussi venus à cause d’un enfant qui dort en nous. Noël, c’est la fête du merveilleux, de la naïveté, la fête des enfants. Et nous faisons une concession à cet enfant que nous avons été ou que nous aurions voulu être. Pendant quelques heures, nous le laissons prendre l’air.

Nous sommes aussi venus à cause d’une grande dame qui n’est pas beaucoup respectée. Les uns l’appellent «la paix»; d’autres «la fraternité». Elle est bien maltraitée, cette dame. Cette nuit, nous faisons la trêve, la trêve entre les pays, la trêve entre les compétiteurs, la trêve entre les générations, la trêve dans la famille. Nous souhaitons qu’un jour, elle devienne un pacte de réconciliation définitive.

Nous sommes aussi venus ici à cause de Dieu. En cette nuit de Noël, nous célébrons Dieu qui, malgré sa toute-puissance, n’a pas dédaigné se déranger et venir nous rencontrer. Dieu s’intéresse à nous et nous dit : «Si c’était vrai… l’amour. À travers les âges, je vous ai envoyé de grands personnages, des prophètes, des hommes et des femmes de valeur. Chaque fois, j’espérais que vous accepteriez d’embarquer dans mon projet. Maintenant, je vous envoie mon propre Fils. Maintenant, si c’était vrai… l’amour.»

En cette nuit de Noël, Dieu s’adresse à nous : «Veux-tu? Veux-tu être mon compagnon dans la construction d’un monde où les hommes et les femmes pourront se regarder sans avoir peur les uns des autres? Veux-tu collaborer avec moi à réaliser ce rêve fou de la fraternité universelle? Veux-tu prendre le risque de marcher dans les pas de cet enfant dont il faudra vite oublier les joues roses en cire et la robe en dentelle puisqu’il va te conduire dans des sentiers périlleux. Il est le Prince de la paix, mais il ne propose pas une paix facile, une paix mièvre. La paix qu’il offre ne se réduit pas à n’être qu’une absence de guerre. Elle n’est pas une sorte de concession à la tranquillité et à la sécurité. La paix ne peut exister que si nous nous reconnaissons tel que nous sommes, si nous nous acceptons sans condition.

En cette nuit de Noël, Dieu nous propose un projet, un projet difficile où nous risquons de perdre des plumes. Mais Dieu sait ce qu’il fait et il sait ce que nous valons. Aussi n’hésite-t-il pas à nous dire : «Veux-tu?»

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