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Dieu continue de me chercher

Imprimer Par Denis Gagnon

En parlant de sa retraite, l’ancien archevêque de Paris, le Cardinal François Marty disait: « Je continue à chercher Dieu». Malgré son âge avancé et ses nombreuses années de vie de foi, il croyait que le Christ avait encore beaucoup de choses à lui dire. Et lui, François Marty, tout évêque qu’il était, il n’avait pas la force de les porter pour l’instant.

Les disciples du Christ sont des marcheurs en route vers leur Seigneur. Leur foi est pèlerinage à la recherche de Dieu. Leur quête continuelle prend sa source au plus intime d’eux-mêmes; elle aboutit au-delà de leur voyage terrestre. S’ils disent : « Notre Père» pour exprimer la proximité de Dieu dans leur vie, ils ajoutent aussitôt: « qui es aux cieux» pour dire que Dieu, si proche soit-il, dépasse infiniment ce qu’ils perçoivent de lui. « J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, affirme Jésus, mais pour l’instant, vous n’avez pas la force de les porter.» (Jean 16 12) Cela ne veut pas dire que leur quotient intellectuel est trop faible pour saisir Dieu. Cela veut dire: Dieu est très grand et il nous faut une vie éternelle pour entrer pleinement dans son mystère.

Nos pas ne sont pas assez grands pour terminer la course et entrer à la maison de Dieu de ce côté-ci du mystère de Dieu. Heureusement, Dieu ne se contente pas de nous attendre. Il vient vers nous. Le Cardinal Marty disait: « Je continue à chercher Dieu». Il aurait pu dire aussi: « Dieu continue de me chercher»!

Dieu vient vers nous. Il est même beaucoup plus pèlerin que nous le sommes nous-mêmes. Au sommet de son voyage, le Verbe, qui était auprès de Dieu, qui était Dieu, s’est fait chair reconnaissable de nos propres yeux de chair et il a habité parmi nous (Cf. Jean 1, 14). Il a été reconnu dans la personne de Jésus de Nazareth. Quand Jésus touchait les malades, quand il embrassait le lépreux, quand il s’invitait chez Zachée, quand il écrivait dans le sable au pied de la femme adultère, quand il proclamait les béatitudes, Dieu qui est toute miséricorde et bonté se laissait reconnaître. Jusque dans l’extrême faiblesse de Jésus, à l’heure de sa condamnation, de ses tortures, de sa solitude et de sa mort, un païen osa dire: « Vraiment cet homme était Fils de Dieu» (Marc 15, 39)! Quelques jours plus tard, Dieu était encore reconnu dans l’homme ressuscité d’entre les morts. C’est Dieu qui se présentait aux disciples le soir de Pâques. C’est Dieu qui marchait de Jérusalem à Emmaüs en compagnie de deux voyageurs.

Saint Paul proclame que le Christ nous donne accès au monde de la grâce qui est avant tout le monde de Dieu, son mystère (Romains 5, 2). Nous sommes mêmes établis, nous avons le privilège de demeurer dans ce mystère de Dieu. Notre chez-nous maintenant, c’est chez Dieu.

Le Christ nous précède dans la maison de Dieu. Mais il ne nous laisse pas errer. Il nous envoie l’Esprit pour poursuivre la route avec nous. L’Esprit marche à nos côtés. Il trace pour nous l’itinéraire qui nous mènera à la maison de Dieu. Il nous guide vers la vérité tout entière, Répandant dans nos coeurs l’amour de Dieu, il nous donne déjà accès au monde de Dieu.

Oui, si nous continuons à chercher Dieu, Dieu lui-même continue de nous chercher. Et il nous trouve à toutes les étapes de son passage dans nos vies. La porte de la maison où il nous attend est déjà entrouverte pour nous. Il y a quelque chose du ciel dans notre marche terrestre, quelque chose qui transforme notre voyage en pèlerinage. Nous devons cette grâce à l’initiative de Dieu qui marche à nos devants et qui nous attend à chaque carrefour de nos géographies personnelles.

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