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Vers la liberté

Imprimer Par Denis Gagnon

Nous y voilà! Nous avons traversé les dix premières années du deuxième millénaire! Il n’y a pas si longtemps, nous avions l’impression que cette date était loin, presque inaccessible. Nous y sommes déjà!

Le temps passe et se déplace à grande vitesse. Il s’inscrit dans nos corps qui encaissent les hauts et les bas de la vie. On le devine dans nos esprits dont la perspicacité évolue. Il traverse nos amours qui aspirent à la fidélité.

Les Grecs et les Latins croyaient que le temps se répétait, que les rites, toujours les mêmes, étaient chargés des mêmes choses. On recommençait constamment. Qohéleth affirmait sentencieusement : «Ce qui a été, c’est ce qui sera, ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera : rien de nouveau sous le soleil.» (1, 9)

Tous les Juifs, Bible en tête, ne partagent pas le propos de Qohéleth. Au contraire, pour la plupart d’entre eux, il y a un commencement unique. Tout germe de cet instant et la croissance se développe en histoire, dans la durée continue. Je viens de quelque part. Mes gènes me sont arrivés au bout d’un long voyage dans le temps, dans une course à relais. Lucia et Maurice, Joseph-Amédée et Éva, Georgiana et Wilfrid ne sont que les plus proches d’une lignée qui remonte à la préhistoire. Et cette histoire n’est pas limitée à ma biologie.

Les séquences du temps ne sont pas isolées les unes des autres. Elles s’enchaînent mutuellement. Nous sommes inscrits dans la durée, solidaires du passé d’où nous venons. Nous faisons le pont vers d’autres rives. L’avenir est soudé au passé par le présent que nous vivons.

Le christianisme considère que le temps a un centre vers qui tout converge : Jésus Christ récapitule le temps. En lui, tout est accompli, même l’avenir. «De sa plénitude en effet, nous avons reçu, et grâce sur grâce.» (Jean 1, 16) Par lui, nous accédons à la liberté. Nous ne sommes pas prisonniers d’un temps qui se répéterait inlassablement. Nous sommes en marche vers la liberté dans la réalisation pleine et entière de l’humanité. Chacun, chacune personnellement, nous nous enrichissons de la liberté qu’ont acquise nos ancêtres et nous vivons déjà de la liberté de ceux qui nous suivrons.

Les images que nous communiquent les médias laissent entendre que ce grand idéal de liberté est loin d’être atteint. Dieu accorde la liberté en toute gratuité mais, à l’autre bout de la chaîne, ceux et celles à qui elle est destinée ne sont pas toujours disposés à la recevoir. S’ils la veulent pour eux-mêmes, ils ne la désirent pas toujours pour les autres.

En ces premiers jours de 2010, souhaitons-nous les uns aux autres cette liberté, souhaitons-la en particulier à ceux et celles qui ne l’ont jamais goûtée et qui, pourtant, y ont droit comme les autres.

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