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Restons humains

Imprimer Par Denis Gagnon

L’Halloween nous avait habitués à terminer le mois d’octobre avec la frousse. De faux squelettes se dandinent parmi de fausses toiles d’araignée. De faux épitaphes annoncent de faux fantômes de faux morts. De fausses sorcières préparent de fausses mixtures à base de faux crapauds. Bref, le tout faux pour créer de fausses peurs qui se terminent dans une nerveuse hilarité.

Cette année, le faux est noyé dans un océan de vraie peur. La pandémie de la grippe A (H1N1) nous chauffe les fesses à la manière de la punition d’un papa sévère et exigeant. L’inquiétude nous ronge les sangs depuis qu’un adolescent en bonne santé, sportif de surcroît, a été mortellement mordu par la bête.

Que faire dans l’éventualité où le monstre déciderait de nous approcher? Les portes, même verrouillées à double tour, ne résisteront pas devant l’envahisseur.

La peur s’infiltre en nous. Elle nous taquine. Elle paralyse les habituelles victimes de phobies. Les urgences des hôpitaux débordent. On fait la file pour recevoir le vaccin, même si on ne fait pas partie du groupe désigné. Les médias, sous le bon prétexte de nous informer, proposent des émissions spéciales où ils répondent aux nombreuses questions du public tout en nourrissant l’angoisse générale. Des mères s’énervent devant les caméras de télé pour que leurs enfants reçoivent la piqure dans les plus brefs délais. Dans les magasins, on vide les étagères de désinfectants. On ne sait plus comment s’aborder sur la rue. On remplace les chaudes poignées de main et les affectueux bisous par des sourires empruntés.

Nous avons sans doute raison d’avoir peur. Les services de santé font bien de nous demander de prendre des précautions et d’observer d’élémentaires mesures de prudence. Sans être infaillibles, ces mesures vont contribuer à diminuer l’ampleur de la pandémie.

Mais ne mettons pas tous nos œufs dans le même panier. Jusqu’à maintenant, la vie nous réservait de grands et de petits bonheurs : continuons de les nourrir. Avant que ne surgisse le dinosaure, nos amours et nos amitiés donnaient du sens à nos vies : continuons de les enrichir d’attention et de tendresse. Ne nous laissons pas dominer par la panique au point d’oublier les autres malades, les gens seuls, ceux et celles qui sont blessés. Ne négligeons pas les relations que nous entretenons les uns avec les autres. Restons humains.

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