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La présence d’une absence…

Imprimer Par Denis Gagnon

Il vient de partir. La terre existe depuis des millions d’années. Il n’a été là qu’une trentaine d’années. Presque rien. Même si son message continue de résonner depuis plus de 2000 ans, nous aurions souhaité qu’il s’attarde plus longtemps.

C’est vrai qu’il a promis qu’il reviendrait, et même qu’il serait avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Mais que voulait-il dire? Comment est-il présent, ce grand absent, tous les jours jusqu’à la fin du monde?

Saint Paul a peut-être la réponse à notre question: «Il n’y a qu’un seul Seigneur, […] un seul Dieu et Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous et en tous.» (Éphésiens 4, 5-6) Un seul Seigneur! Un seul Dieu! Et saint Paul d’ajouter: «un seul Corps et un seul Esprit» (4, 4) Nous pensions que nous étions des milliards de corps et d’esprits sur cette planète. Paul dit: «Un seul Corps et un seul Esprit«! Et il précise: «Au terme, nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ.» (4, 13)

Le Christ a promis qu’il serait là quand deux ou trois sont réunis en son nom. Il n’est pas là comme un fantôme qui occuperait une place libre dans une assemblée du dimanche ou à un repas autour d’une table. Il est là parce que nous sommes là! Ensemble, nous sommes le corps du Christ. Nous célébrons non seulement l’Ascension du Seigneur mais notre propre ascension. Notre ascension personnelle comme notre ascension collective.

L’humanité est en marche. Elle emprunte de multiples chemins, des grands boulevards et d’étroits sentiers de forêt. Elle choisit de bonnes routes. Elle s’engage parfois sur des voies sans issue. Elle sent un appel vers un ailleurs indéfinissable. Comme disciples du Christ, nous croyons qu’elle entend une invitation de la part de Dieu. Nous croyons que Dieu l’appelle à devenir le Corps du Christ, «l’Homme parfait à la plénitude de la stature du Christ» (4, 13)

Comme communauté chrétienne, comme communauté conjugale et familiale, comme communauté religieuse, nous voulons vivre dans la vérité de l’amour pour grandir dans le Christ.

L’engagement de notre baptême, la promesse des couples mariés comme la profession religieuse nous confient une mission: réaliser l’amour et l’unité au sein du monde. La tâche n’est pas facile. Nous nous surprenons trop souvent à prendre des distances, à générer des conflits, à durcir des relations, à nous blesser mutuellement. Malgré la grandeur de notre vocation, nous demeurons des être vulnérables.

Ce n’est que dans l’abandon à la grâce de Dieu que nous parviendrons à construire la fraternité entre nous et avec les autres. Dans l’harmonie et la cohésion,. Au delà de la justice du talion, choisir la justice du dialogue et du pardon. Parfois, l’amour se présente à nous comme un défi que la raison peut même trouver scandaleux.

Restons reliés à la tête qu’est le Christ. Laissons son Évangile couler dans nos veines. Que sa mort assume nos propres morts. Que lentement, dans notre ascension, nous parvenions à la résurrection. C’est l’espérance que dessinent pour nous chacun de nos rassemblements eucharistiques comme chacune de nos rencontres communautaires, qu’elles soient conjugales ou fraternelles.

Trouvons dans le dernier message du Christ l’élan pour continuer la route: «Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins […] jusqu’aux extrémités du monde.» (Actes 1, 8)

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