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La liturgie du hockey

Imprimer Par Denis Gagnon

Depuis quelques jours, certains automobilistes affichent un pavillon aux armoiries du club de hockey Le Canadien de Montréal. Des jeunes portent fièrement le chandail du club national. Nos valeureux hockeyeurs sont devenus des champions après de nombreuses années de piètre performance. Le coeur des montréalais et d’une bonne partie du Québec est à la fête.

Je ne suis pas sportif. Je ne suis pas un amateur de sport. Je demeure froidement indifférent devant tous ces jeux. Mais voilà que je réveille en moi la fibre sportive et que je communie à la fierté nationale!

Je ne consulterai pas mon psychologue pour déterminer la gravité de ma maladie. J’observe plutôt avec émerveillement l’impact qu’un sport peut avoir sur une population. Une rondelle, quelques bâtons, des patins, mais surtout de bons patineurs, habiles à passer le morceau de caoutchouc. Et voilà un bon spectacle pour la joie des spectateurs.

Mais, il me semble que la fierté l’emporte sur le plaisir de voir du beau jeu. Les joueurs peuvent venir de tous les pays du monde, peu importe. Nous avons adopté nos héros. C’est en notre nom qu’ils poussent la rondelle, qu’ils lancent et qu’ils comptent.

Le sport agit sur nous comme un symbole, l’illustration d’un idéal de société. Le talent des joueurs, c’est du talent de chez nous. Leur réussite évoque les succès de la société, ceux qu’elle a déjà enregistrés comme ceux qu’elles rêvent de réaliser. La célébration sportive, si vous me permettez l’expression, fait partie de la liturgie que toute société déploie à différents niveaux de sa vie.

Autrefois, César offrait du pain et des jeux pour acheter la paix dans son empire. Il canalisait les rêves de ses sujets. Il s’assurait l’unité de la population autour de héros sportifs qui devenaient l’expression du patrimoine commun.

Je n’ai pas l’intention de proposer la canonisation de la vie sportive, même si cette chronique a l’habitude de s’intéresser aux choses spirituelles. Mais une fois de temps à autre, il n’est pas mauvais de laisser soupçonner qu’il peut y avoir de la grandeur dans des réalités apparemment banales, terre à terre, purement profanes.

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