La conférence des Nations Unies sur les changements climatiques vient de se terminer à Naïrobi, au Kenya. Au même moment, la liturgie catholique présente les propos alarmants de Jésus sur la fragilité du cosmos: «Le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées.» (Marc 13, 24-25)
Nous avons l’habitude de voir dans ce discours l’annonce de la fin du monde. Mais les catastrophes écologiques font partie de l’histoire de l’univers depuis les toutes premières heures de son existence. Les tsunamis n’ont pas attendu le troisième millénaire pour faire leurs ravages. La nature a connu des bouleversements gigantesques bien avant aujourd’hui. Jésus constate tout simplement une réalité de toujours.
Cependant, les observations de Jésus ont dû ébranlé ses auditeurs comme les discours de Greenpeace et d’autres environnementalistes peuvent nous inquiéter. En ce temps-là, on accordait aux astres une grand pouvoir. On faisait appel à l’astrologie pour discerner des messages mystérieux dans l’évolution des constellations. De ces croyances, il nous reste l’horoscope et les théories farfelues des «nouvel-âgeux.»
Jésus met sa confiance ailleurs que dans le soleil et la lune, au-delà des étoiles et des astres. Pour lui, l’avenir est à voir ailleurs. L’avenir, c’est l’être humain. Même si nous voyons souffrir l’être humain, être attaqué par des maladies graves comme le C.difficile ou la Mangeuse de chair, même si nous voyons mourir l’être humain, l’avenir est en lui. Le Fils de l’homme «enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel». (13, 27)
«Le ciel et la terre passeront» malgré notre désir de les vouloir éternels. Ce qui ne passera pas, ce qui restera, c’est cette parole de Jésus: «[Le Fils de l’homme] enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel». (13, 27)
Dieu n’a pas fait l’être humain pour l’abandonner à sa fragilité. Il l’a aimé au point de le rendre éternel. Il l’a aimé et continue de l’aimer au point de lui assurer un avenir. Il rassemblera hommes et femmes, adultes et enfants. Il en fera un peuple unique, fraternel, pacifique, solidaire, «de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel» (13, 27).
Voyez les premiers bourgeons qui annoncent cet été de Dieu. Des gens se regroupent pour combattre la pauvreté. D’autres se liguent pour protéger la création de Dieu. D’autres s’unissent pour s’attaquer aux problèmes de santé que nous pouvons subir. D’autres militent pour une justice réparatrice. Ils sont nombreux, incalculables, les gestes consacrés à l’avenir des humains. Souvent, ils concernent l’immédiat. Nous mettons en marche des projets terrestres et à court terme. Mais la venue du Christ sur la terre annonce l’éclatement des frontières. Le Christ fait le pont entre la terre et le ciel, entre l’ici et l’ailleurs. Un jour viendra où l’été de Dieu deviendra pour toujours l’été de l’humanité. Le mois de novembre nous offre un automne morose à deux pas d’un mauvais hiver. Cependant, nous pouvons détecter les branches tendres des solidarités humaines: elle annoncent déjà l’été pour l’humanité.
Voilà l’espérance de ceux et celles qui croient que les paroles du Christ ne passeront pas.