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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Dominique Charles, o.p.
Parole et vie

30e Dimanche du temps ordinaire. Année B.

Imprimer Par Jacques Sylvestre

KYRIE  ÉLÈISON !

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, un mendiant aveugle, Bartimée, le fils de Timée, était assis au bord de la route. Apprenant que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! » Beaucoup de gens l’interpellaient vivement pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Rabbouni, que je voie. » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route.

Commentaire :
Un homme seul sur le bord du chemin, à l’écart. Les autres marchent ensemble à la suite de Jésus. À la pauvreté qui le met à part, se conjugue en cet homme la cécité. Il va devoir crier et crier plus fort encore pour attirer sur lui l’attention de la foule et de celui qu’elle accompagne. Pour Marc, il ne pouvait trouver meilleure illustration à l’aveuglement des disciples. Eux ne voient pas, mais lui, le fils de Timée, mendiant et aveugle, reconnaît le Messie : « Jésus fils de David, aie pitié ! ». On tente de le faire taire, mais l’aveugle crie de plus belle, et ne cesse de crier sans se décourager (2 Th. 1,11 ; 3,13 ; 2 Co. 4,1). Alors à la suite de Jésus, la foule en marche s’arrête et laisse le mendiant se mettre à marcher et même bondir. Et si ses yeux ne lui servent plus, sa foi lui confère toute l’énergie dont il peut avoir besoin, l’audace et le flair spirituels qui vont le conduire, lui, l’aveugle, à Jésus. « Il vient à Jésus », il croit en lui (Jn, 6.35). Davantage encore, il se débarrasse de la pièce de tissu, le supposé manteau dans lequel il recueillait les rares offrandes que l’on y jetait. Il n’est déjà plus l’aveugle et moins encore le mendiant : sa foi l’a guéri avant même qu’il fasse sa prière.

Aveugle, il n’est pas sourd à l’appel de Jésus : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » « Rabbouni, que je voie ! » Ce n’est pas une prière qu’il fait à Dieu, mais l’amen qu’il proclame à l’appel de Dieu, son Fiat en réponse aux prévenances du Sauveur. La prière n’est pas une spécifiquement demande, elle nous dispose à accueillir ce que Dieu nous a préparé dans son immense générosité. L’aveugle en somme n’est pas guéri, mais sauvé. « Il se mit à suivre Jésus sur la route ». Il a répondu à sa vocation (1,16-20 ; 2, 13-14). Il se met à la suite de Jésus mais non à la manière des autres. Il accompagne Celui en qui il a cru sur le chemin qui monte vers Jérusalem et la passion. « Ils étaient en route montant à Jérusalem. Jésus marchait devant et ils étaient dans la stupeur et ceux qui suivaient étaient effrayés » (10,32)

L’aveugle suit Jésus. Dans l’esprit de l’évangéliste, Bartimée, à l’encontre des autres, a su voir que ce chemin vers la croix est aussi le chemin vers la Vie. Aventure, préfiguration de ce que vivront après Pâques les disciples qui auront enfin accueilli le Seigneur et son appel.
Tel est le sens de nos « Kyrie élèison ! »

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