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Patristique

Gloire des gloires

Imprimer Par Cyrille de Jérusalem

313 : l’empereur Constantin signait à Milan l’édit accordant la liberté de culte à toutes les religions et mettant ainsi fin aux persécutions. Naissait alors Cyrille futur évêque de Jérusalem. 325 : les évêques se réunissaient à Nicée pour l’inoubliable Concile. On ne sait rien de la jeunesse de celui qui allait succéder à Maxime sur le siège épiscopal de Jérusalem et affronter quelques unes des grosses tempêtes qui assaillirent l’Église et la foi. Cyrille deviendra célèbre par ses catéchèses aux baptisés. Son œuvre n’est pas celle d’un savant, c’est une œuvre vivante d’une rare simplicité, en grande partie improvisée, sertie d’images très simples et d’arguments aussi dépouillés que sa méthode. Cyrille n’a qu’un appui, la sainte Écriture dont il se nourrit et qu’il médite longuement. « Buvons l’eau de nos citernes », aimait-il redire avec le sage (Pr. 5,15) pour stimuler la lecture des Écritures, « Buvons l’eau vive qui jaillit jusqu’à la vie éternelle » ( Jn. 4,14). Sans trop se soucier des grandes querelles théologiques autour d’Arius et des ariens, bien qu’il dût payer de l’exil sa fidélité, Cyrille va simplement à la vérité ; il lui suffit de croire les Écritures et ce qu’enseigne l’Église. « L’erreur, aimait-il à proclamer, à des formes multiples tandis que la vérité n’a qu’un visage ». Cyrille mourut en 386, âgé de plus de 70 ans, après 38 ans d’épiscopat dont 16 passés en exil.

Toute action du Christ glorifie l’Église ; mais la gloire des gloires, c’est la croix. Dans cette conviction, Paul a dit : Que je ne me glorifie jamais, sinon dans la croix du Christ. Ce fut déjà une chose étonnante que l’aveugle de naissance retrouvât la vue à Siloé ; mais qu’est-ce que cela faisait à tous les aveugles du monde ? Ce fut quelque chose de grand et qui dépassait la nature que la résurrection de Lazare au bout de quatre jours ; mais cette grâce ne profitait qu’à lui seul ; elle n’apportait rien à tous ceux qui, dans le monde, étaient morts du fait de leurs péchés. C’était étonnant de faire jaillir de la nourriture pour nourrir cinq mille hommes avec cinq pains ; mais cela n’était rien pour ceux qui, dans tout l’univers, souffraient de la faim de l’ignorance. C’était étonnant de délivrer un femme enchaînée par Satan depuis dix-huit ans ; mais qu’est-ce que cela par rapport à nous tous qui sommes ligotés par les chaînes de nos péchés ?

Or, la victoire de la Croix, c’est qu’elle a illuminé ceux que l’ignorance rend aveugles, elle a délivré tous ceux que le péché rend captif, et elle a racheté toute l’humanité.

Nous ne devons pas avoir honte de la croix du Sauveur, mais plutôt en tirer gloire. Le langage de la croix est scandale pour les Juifs, folie pour les païens ; mais pour nous elle est salut. Pour ceux qui se perdent, elle est folie ; pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu. Car ce n’était pas un homme sans plus qui mourait, mais le Fils de Dieu, Dieu fait homme.

L’agneau du temps de Moïse, éloignait l’Exterminateur ; est-ce que l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, ne nous a pas bien davantage libérés de nos péchés ? Le sang d’une brebis sans raison procurait le salut ; est-ce que le sang du Fils unique ne nous sauve pas bien davantage ?

Ce n’est pas par contrainte qu’il a quitté la vie, ce n’est pas par force qu’il a été immolé, mais par sa propre volonté. Écoutez ce qu’il dit : J’ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la recevoir à nouveau. Il est venu délibérément à sa passion, heureux de son exploit, souriant à son triomphe, content de sauver les hommes. Il m’a pas eu honte de la croix, car il sauvait toute la terre.Ce n’était pas un pauvre homme qui souffrait, mais Dieu fait homme qui allait combattre pour obtenir le prix de la patience.

Ne te réjouis pas de la croix en temps de paix seulement ; garde la même foi en temps de persécution ; ne sois pas l’ami de Jésus seulement en temps de paix, pour devenir son ennemi en temps de guerre. Tu reçois maintenant le pardon de tes péchés ; lorsque la guerre éclatera, combats vaillamment pour ton roi.

Jésus a été crucifié pour toi, lui qui était sans péché ; et toi, tu ne seras pas crucifié pour lui qui a été crucifié pour toi ? Ce n’est pas toi qui lui as fait cette grâce, car tu l’as reçue le premier. Mais tu lui rends grâce, pour payer ta dette à celui qui a été crucifié à cause de toi sur le Golgotha.

Patristique

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