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Les marches du jeune vieillard

Imprimer Par Macaire le Grand

Macaire le Grand ou Macaire de Scété, moine égyptien du IVe siècle. Originaire de la Haute-Égypte où il semble être né dans les toutes premières années du IVe siècle, il devint vers l’âge de trente ans membre d’une colonie monastique qui peuplait le désert des Scété à l’Ouest du Delta du Nil. Disciple de saint Antoine, remarqué pour sa sainteté précoce, on lui avait attribué le surnom de « jeune vieillard ». Prêtre à 40 ans, il possédait les charismes de guérison et de prophétie. Victime des persécutions dirigées Lucius, l’évêque arien d’Alexandrie, il mourut âgé de plus de quatre-vingt dix ans. On garde de lui une cinquantaine d’homélies et une série d’opuscules ascétiques. Ces écrits témoignent d’une règle monastique proposée à des moines de Nitrie, cénobites vivant en des cellules éparpillées à de grandes distances qui ne se rassemblaient que pour l’office du dimanche. Son influence fut grande sur la formation de la mystique orientale. Jugeons-en par ce passage sur l’action de l’Esprit en nous, intitulée « Les marches du jeune vieillard ».

Ceux qui ont été dignes de devenir fils de Dieu et de renaître de l’Esprit Saint, qui ont eux-mêmes le Christ pour les éclairer et les réconforter, sont guidés par l’Esprit Saint selon des voies diverses et variées ; invisiblement dans leur cœur, ils sont animés par la grâce en demeurant dans le repos spirituel.

Parfois ils sont comme plongés dans le deuil et l’affliction pour le genre humain, ils répandent des prières pour toute l’humanité, ils sont livrés à la tristesse et aux larmes, parce que l’Esprit les embrase d’amour pour tous les hommes.

D’autres fois, l’Esprit fait brûler en eux tant d’exaltation et d’amour que, si c’était possible, ils enfermeraient dans leur cœur tous les hommes, sans distinction de bien ou de mal.

D’autres fois, ils s’abaissent plus bas que tous les autres dans l’humilité de l’Esprit, au point de s’estimer les derniers et les moindres de tous.

D’autres fois, ils demeurent dans une joie inexprimable sous l’action de l’Esprit.

D’autres fois, ils sont comme un vaillant héros qui revêt l’armure royale, se porte au combat, lutte courageusement contre les ennemis et remporte la victoire. C’est ainsi que l’homme spirituel prend les armes célestes de l’Esprit, assaille les ennemis, leur livre combat et les met sous ses pieds.

Parfois, l’âme se repose dans un profond silence, dans le calme et la paix, ne connaît que la jouissance spirituelle, un repos et une plénitude inexprimables.

Parfois, la grâce l’établit dans une compréhension et une sagesse sans pareille, dans une profonde connaissance, par l’Esprit, sur les mystères que ni la langue ni la bouche ne peuvent déclarer.

Parfois, il devient comme un homme quelconque.

C’est ainsi que, chez de tels hommes, la grâce produit des effets variés et conduit l’âme par des chemins divers, la réconforte selon la volonté de Dieu, l’exerce de toutes sortes de manières, pour la ramener parfaite, irréprochable et pure, devant le Père du ciel.

Prions Dieu, nous aussi, prions avec amour et beaucoup d’espérance, qu’il nous accorde la grâce céleste du don de l’Esprit, qu’il nous guide afin que nous accomplissions la volonté de Dieu ; qu’il nous ranime par toute la richesse de son réconfort. Ainsi mus par la grâce de cette direction, de cet exercice et de ce progrès spirituel, nous deviendrons dignes de parvenir à la perfection de la plénitude du Christ, selon la parole de l’Apôtre : Vous serez comblés et vous entrerez dans toute sa plénitude.

Patristique

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