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New York : Faut-il giffler ?

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.

L e lendemain de la tragédie américaine, la liturgie proposait à notre réflexion les béatitudes en l’Évangile selon saint Luc.: Heureux, vous qui pleurez maintenant: vous rirez! Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils vous insultent et rejettent votre nom comme méprisable à cause du Fils de l’homme. […] Malheureux, vous qui riez maintenant: vous serez dans le deuil et vous pleurerez. (Luc 6, 21-22.25)

Que d’interprétations, que d’applications ont dû se faire dans les têtes de ceux et celles qui ont participé à l’eucharistie, ce mercredi. Peut-être jusqu’à trouver inconvenant de lire une telle page d’Évangile. En écoutant le Seigneur proclamer les béatitudes et les malédictions, résistons à la tentation de mettre des noms, de faire une liste des bienheureux et une liste des malheureux. Résistons à la tentation d’appliquer les béatitudes et les malédictions aux victimes et aux auteurs de la tragédie de mardi Ce serait réduire le message de Jésus et, en même temps, figer l’événement dans les clichés habituels où il y a des bons et des mauvais, des amis devant leurs ennemis. Nous avons beaucoup de difficulté à sortir des films de cowboys et d’indiens!

Le Seigneur nous dit que le Royaume ouvre un avenir. La pauvreté n’est pas une situation définitive. La tristesse et les larmes peuvent faire place à la joie. Même la haine que nous pouvons subir n’est pas éternelle.

La tragédie du 11 septembre nous dépasse. Elle peut engendrer une escalade de la violence. Durcir les oppositions. Qui n’a pas été tenté de gifler le coupable? Ne faut-il pas plutôt nous placer à un autre niveau: au delà de ce qui nous divise, chercher des convergences? Chercher dans chaque personne, dans chaque groupe militant, dans chaque nation, chercher le meilleur et nous appuyer sur ce meilleur pour construire des ponts et faire naître des alliances. Cela ne veut pas dire que nous devions nous laisser tabasser par nos ennemis. Mais rappelons-nous que la violence ne crée que de la violence. Celle-ci n’est jamais la solution définitive. Et la seule vengeance acceptable est celle qui répond au mal par le bien.

Le Seigneur a poussé la non-violence et la confiance en l’avenir jusqu’à accepter la mort sur une croix. En nous greffant à cette croix, nous choisissons de devenir artisans et artisanes de la paix. Nous choisissons de nous revêtir de l’Homme nouveau à l’image de Dieu, pour nous retrouver tous et toutes dans le Christ.

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