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Donner quelque chose de nous-mêmes

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.

C’était il y a vingt-cinq ans en Afrique du Sud. Le professeur Christian Barnard greffa sur un homme vivant le coeur d’une personne décédée. Le monde entier fut étonné devant ce qui paraissait un exploit audacieux. Depuis ce jour, on ne compte plus le nombre de greffés du coeur. Encore moins le nombre de transplantations de reins, de poumons, de foie, de peau, de tissus osseux, de cornée. La liste pourrait s’allonger jusqu’à couvrir pratiquement tous les organes et autres éléments qui composent un corps humain.

En ce domaine, la science médicale a fait des bonds absolument remarquables, des découvertes insoupçonnées, des réalisations spectaculaires. La recherche continue; elle peut nous conduire à bien d’autres possibilités, des possibilités que nous pouvons déjà envisager et d’autres que nous ne parvenons pas à imaginer maintenant.

La greffe d’organes suppose des donateurs et des donatrices. C’est le coeur d’un autre qui est transplanté chez un malade cardiaque, la cornée d’un autre, le rein d’un autre. Ce don exprime une très grande générosité. Jean-Paul II va jusqu’à considérer le don d’organes comme un «geste qui est un véritable acte d’amour. Il ne s’agit pas seulement de donner quelque chose qui nous appartient, mais de donner quelque chose de nous-mêmes, car en raison de son union substantielle avec une âme spirituelle, le corps humain ne peut être considéré seulement comme un ensemble de tissus, d’organes et de fonctions mais il est partie constitutive de la personne qui se manifeste et s’exprime à travers lui.» (L’osservatore romano, 5 septembre 2000)

Ce don manifeste du respect pour la vie et pour la dignité de la personne humaine. Il ne va pas à l’encontre de notre foi en la résurrection de la chair. «Faire le don d’une partie de notre corps après la mort ne compromet aucunement ce qui nous est éternel, pas plus que ne le ferait la crémation ou la décomposition naturelle de notre corps mis en terre.» (Dépliant produit par l’Organisme catholique pour la vie et la famille et l’Association catholique canadienne de la santé) Donner quelque chose de nous-mêmes, c’est poursuivre l’oeuvre du Christ qui a donné, qui s’est donné lui-même en aimant les siens, et en les aimant jusqu’au bout.

Beaucoup de gens ont compris l’importance de faire des dons d’organes pour assurer la vie et la survie de leurs compatriotes. Beaucoup manifestent le désir qu’après leur mort, on prélève sur eux-mêmes les organes qui pourront en aider d’autres. Le nombre des donneurs a quadruplé en vingt ans. Mais durant l’année dernière, 5 441 Canadiens et Canadiennes ont eu besoin de transplantation et n’ont pu l’obtenir. Dans une vingtaine d’années, on prévoit que 18 278 personnes attendront un organe alors qu’à peine 2 028 personnes seront disposées à donner.

Il reste donc beaucoup de chemin à parcourir. Dans un dépliant publié récemment par les évêques canadiens, on peut lire ceci: «En tant que chrétiens, nous savons que le Christ est mort pour nous et qu’il est ressuscité. Son triomphe sur la mort est le nôtre aussi. Il nous a libérés de la mort, nous permettant ainsi de nous approcher pour lui prendre la main. En cherchant à prendre la main de Dieu au moment de notre mort, nous avons aussi l’occasion de tendre la main à notre prochain en lui offrant le don de la vie.»

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