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Ne jamais cesser de s’épouser

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.

Stéphanie vient de naître. Roseline et Jacques m’invitent à prendre le repas avec eux. «Nous en profiterons pour préparer le baptême», qu’ils me disent. J’arrive donc en fin d’après-midi. Trois mousquetaires me reçoivent: Julien, 6 ans; Alexandre, quatre ans, et Paul, deux ans. Une famille nombreuse par les temps qui courent! Ça bouge dans la maison. Ça babille! Ça taquine! Et de temps à autre, ça crie et ça pleure. Devant moi, en miniature, une cours d’école à l’heure de la récréation!…

Sur ce fond de musique enfantine, Roseline et Jacques me racontent leur bonheur familial. Les quatre frimousses qui habitent avec eux sont un choix de couple. Ils aiment les enfants, ils aiment leurs enfants. C’est évident dans leur façon de parler aux petits, de les cajoler, de les écouter. C’est tout aussi clair quand ils parlent de la personnalité de chacun, des bons coups, de toute cette histoire qui se construit lentement au fil des jours.

Je regarde tout ce monde. Je suis ébahi par la capacité des parents à faire face au défi, à considérer leur situation avec simplicité. La vie est mouvementée, mais personne ne semble se sentir étouffé dans cet univers. L’amour aidant, papa et maman ont trouvé des manières de faire. Ils ont établi des balises, une certaine discipline, qui sécurisent les enfants tout en assurant un minimum de cadres dans la vie familiale.

Je connais Jacques et Roseline depuis leurs fiançailles. Je savais que des enfants viendraient agrandir leur amour, mais je ne m’attendais pas qu’ils choisiraient d’en avoir plusieurs. J’ose dire: «Vous devez être parents plus souvent qu’époux»! Ils sont d’accord. Ils n’ont pas vécu de congé ensemble depuis un bon bout de temps. «Ce serait pourtant important», que j’ajoute…

Oui, c’est important que des parents n’oublient pas qu’ils sont aussi des époux. Qu’ils aient une grosse famille ou qu’ils n’aient qu’un enfant. Il est important que le projet amoureux du couple puisse continuer de se déployer en même temps que l’homme et la femme deviennent un père et une mère. C’est aussi un cadeau à faire aux enfants que de leur montrer des parents qui s’aiment et qui sont bien ensemble. Qui ont l’air de grandir eux aussi.

Une jeune fille me disait dernièrement: «Je n’ai jamais vu mes parents s’embrasser. J’aurais tellement aimé voir chez eux des manifestations d’amour!» Les enfants ont besoin de voir les parents s’aimer. Ils nourrissent ainsi leur bonheur. Ils se sentent plus en sécurité. Ils apprennent eux-mêmes à aimer.

La vie de parent peut, sans aucun doute, être épanouissante, mais elle ne remplacera pas celle d’époux et d’épouse. Pour un couple, être fidèle c’est aussi nourrir son projet amoureux tout autant que sa mission familiale. Ne serait-ce que pour éviter de se retrouver, un jour, avec la désagréable sensation de vivre sans trop se connaître, d’avoir changé sans s’en être aperçu. Le mariage est une aventure où deux êtres ne cessent jamais de s’épouser jour après jour.

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