Les dominicains du Canada

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Nous deux

NOUS DEUX

Responsable de la chronique: Caroline Pinet

 

END

par Caroline Pinet

Telles à la fin d’un film, ces trois lettres s’écrivent de la même façon. Mais ici, loin d’être la fin, on pourrait croire qu’il s’agit d’un commencement toujours renouvelé. Lorsque le père Henri Caffarel créa les Equipes Notre-Dame en 1938, c’était dans le but que les couples mariés puissent progresser dans leur foi. Il constata que la vie de famille était très prenante avec l’éducation des enfants et le boulot, ce qui laissait peu de place pour s’épanouir spirituellement. Avec quelques couples, il mit en place des réunions qui permettaient d’avancer spirituellement malgré le tourbillon de la vie quotidienne. Aujourd’hui, les END poursuivent toujours leur mission auprès des familles, et c’est maintenant 60 000 familles à travers le monde qui se réunissent afin de creuser leur foi en Jésus.

Le Père Caffarel voulait doter les couples d’outils concrets afin de travailler leur vie intérieure. Ces outils devaient aider à mieux vivre en Dieu, en couple et de ce fait, en famille. Il appelle « points concrets d’effort » ces outils aidant les couples à cheminer. Ainsi, l’oraison, l’écoute de la Parole de Dieu, la prière en couple, la règle de vie (travailler un comportement qui fera « plaisir » à l’autre), la retraite annuelle et enfin le précieux « devoir de s’asseoir »(le couple prend un temps fixe dans la semaine afin de se donner les moyens de se parler) sont autant de moyens que se donne le couple pour progresser. Si vous allez à une réunion aujourd’hui, les mêmes règles sont toujours en application !

Quelle richesse mise au service des couples ! Des règles de vie adaptées à la vie conjugale, comme une règle de vie pour les religieux d’une communauté.

Nous faisons partie des END depuis trois ans. Nous y avons rencontré des couples variés mais qui humainement nous ressemblent. Au début de la réunion qui se déroule autour d’un repas, il y a un temps de partage qui traite des ombres et lumières qu’a vécu le couple dans son mois. Y règne alors un grand respect, une écoute telle que vous n’aurez jamais ailleurs et surtout, grâce sûrement à l’Esprit Saint, une absence de jugement qui permet à chacun de parler dans une grande vérité. Quand nous avons joint une équipe de la paroisse, je côtoyais ces gens de l’équipe depuis parfois 10 ans, au fil des activités paroissiales, et même parfois au cœur de l’amitié. Je dois dire qu’avant d’avoir joint ces équipes, je ne connaissais pas réellement ces personnes, alors que j’imaginais tout le contraire ! Aux END, nous rencontrons l’autre sous un jour de confiance, sans masque, sans ambage. Mon frère, ma sœur se présentent à nous sans tenter de briller ou performer. Ils se présentent à nous avec leurs joies et leurs souffrances.

Suite à un déménagement à 5000 km, nous avons joint une nouvelle équipe, avec des gens inconnus. En peu de temps, une même fraternité s’est opérée entre tous. Etrange que la fraternité des équipes Notre-Dame, on y côtoie le Christ dans le frère ou la sœur qui prend le temps d’une réunion mensuelle pour partager sa foi avec nous.

Une fois par année a lieu cet étrange phénomène des équipes brassées. J’étais un peu réticente au départ à bloquer un soir du mois afin de faire équipe avec d’autres couples inconnus provenant d’autres équipes du diocèse. L’heureuse idée. Nous étions attablés avec des couples de tous âges. Un couple quarantenaire comme nous, deux couples trentenaires (tout juste) et un couple qui avait 46 ans de mariage, mais toujours une jeunesse d’amour. Ils faisaient partis des END depuis 1975. Quel trésor nous ont-ils livré ce soir-là ! La soirée a passé rapidement, chacun partageant la richesse qui était sienne et surtout la richesse qu’ils avaient découverte aux END. Ce qu’il ressortait c’était que le « devoir de s’asseoir » aidait tous les couples à s’aimer davantage !

Dans ces réunions où cinq couples se rassemblent, toujours sont-ils accompagnés d’un prêtre, ou comme nous, d’un diacre. Nous traitons d’un sujet sous le regard de l’Evangile, et je peux témoigner que le regard du religieux est toujours éclairant !

Les couples des END ne sont pas parfaits, mais cheminant ensemble, ils s’exhortent par l’exemple à suivre toujours un peu mieux le Christ. Et surtout, après ces réunions, j’aime toujours davantage mon mari. Mais, chut ! Ne lui dites pas. Il ne traîne pas loin dans la chronique sur la famille…

Je ne sais pas si on vous l’a déjà dit, cher Père Caffarel, mais, merci, merci d’avoir créé les équipes Notre-Dame. Et merci à mes équipiers d’hier et d’aujourd’hui !

Pour en savoir davantage sur ce mouvement :
http://www.equipes-notre-dame.fr