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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 4e Dimanche de l’Avent (B)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Une espérance en train de s’accomplir!

Nous sommes dans le dernier droit qui nous mène à la fête de Noël. Le récit de l’évangile de Luc nous relate l’annonce de l’ange Gabriel à Marie. C’est toujours à la  dernière minute que cette annonce qui tombe le 4edimanche de l’Avent. C’est un peu limite pour aborder le sujet!

Mais y a-t-il vraiment inconvénient à nous attarder sur l’étape de l’Annonciation alors que l’accomplissement de cette révélation va très bientôt nous être manifesté? Il s’agit en fait du même Mystère, la venue en notre chair du Fils de Dieu. Et ce projet divin s’est effectivement réalisé grâce à l’obéissance croyante de la Vierge Marie bien avant le jour de la Nativité du Seigneur. C’était Noël, dans le cœur de Marie, bien avant Noël!

Peut-être que la proximité de deux événements, naturellement distants l’un de l’autre, peut faire que Noël met davantage en lumière le rôle privilégié de Marie, la mère du Sauveur; et du coup le parcours mené depuis l’annonce de l’ange jusqu’à la naissance de l’enfant pourrait nous instruire sur nos propres enfantements du Verbe de Dieu dans et par nos vies.

La Nativité de Jésus est l’aboutissement visible pour nous d’un mystère d’abord reçu, puis porté en secret par Marie. Depuis le temps de l’Annonciation, mis à part sa rencontre avec Élisabeth, Marie est seule avec Joseph dans le secret de ce qui lui arrive. Depuis tout ce temps, le Fils de Dieu était déjà incarné dans sa chair, dans son cœur. Elle pouvait converser avec lui, le prier, le vivre en elle, lui donner tout d’elle-même. Et à Noël, elle nous le présente tout configuré, et aux traits de sa mère qui le portait en sa chair, et aux traits de Dieu qui demeurait en elle par la foi, l’espérance et l’amour.

À réfléchir sur ce parcours d’humanisation du Fils de Dieu dans le sein de Marie, nous pouvons retenir, par analogie, les conditions de l’enfantement du Fils dont nous avons-nous aussi la vocation. Nous avons, nous aussi, à donner chair à Dieu qui demande à naître au monde. Nous avons mission de le faire naître et advenir dans le monde par un courant de grâce qui nous traverse nous aussi. C’est ainsi que Celui qui est né autrefois à Bethléem continuera d’advenir. Autrefois ce fut par Marie, une fois pour toute dans la condition humaine. Aujourd’hui c’est par chacun/e de nous, spirituellement, mystiquement.

Comment cela va-t-il se faire, puisque nous sommes vierges, pauvres et petits, tellement indignes d’une telle mission. C’est alors que les étapes de l’annonce à Marie vont se vivre en nous. Il faut que nous passions nous aussi de la peur à la foi. « Sois sans crainte, Marie! » Dans sa pauvreté et son humilité, Marie ne se voyait pas comblée de grâce. Il fallait que l’ange de Dieu le lui dise, qu’il s’empresse de la rassurer. Nous aussi nous avons peur avec nos faiblesses, nos fragilités, notre incapacité foncière. À l’exemple de Marie, prenons appui sur nos dispositions intérieures, sur la grâce dont Dieu lui-même nous a comblés. Il faut que nous comprenions que notre virginité personnelle est rendue féconde par la puissance de l’Esprit en nous. Dieu le premier nous a aimés. Il nous a fait pour aimer. Et quand il répand son amour en nos cœurs par le don de l’Esprit, il nous donne d’être porteurs de son Fils. Si notre cœur répond à l’amour par l’amour, alors nous saurons porter le Bien-Aimé aux autres. Nous en trouverons les manières. Nous serons disponibles pour lui, pour l’accueil amoureux de sa présence en nous et pour le don que nous en ferons. C’est ainsi que Dieu s’humanise, se fait proche et se donne aujourd’hui à tout ce monde qu’il veut sauver.

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