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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 13e Dimanche T.O. (B)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Quand la Vie nous tient à coeur

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,5-17.
En ce temps-là, comme Jésus était entré à Capharnaüm, un centurion s’approcha de lui et le supplia
« Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit : « Je vais aller moi-même le guérir. »
Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
À ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.
Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux. »
mais les fils du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Et Jésus dit au centurion : « Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. » Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri.
Comme Jésus entrait chez Pierre, dans sa maison, il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre.
Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta. Elle se leva, et elle le servait.
Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés. D’une parole, il expulsa les esprits et, tous ceux qui étaient atteints d’un mal, il les guérit,
pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : ‘Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies.’

 

COMMENTAIRE

Malgré le temps plus frais qu’il a fait au mois de juin, et avec relativement peu de soleil, notre petit jardin sur la route de l’église se porte bien. Il est bien parti; il progresse. Les semences ont germé. Les plants ont profité. Il a fallu être patient, c’est sûr. Avoir l’œil aussi et y mettre du temps, en espérant  que tout se passe bien pour la suite de la belle saison. J’avoue qu’un plant de tomate m’a donné un peu de souci. Il a cassé juste à la base, au-dessus des racines. J’ai pensé c’était fini pour lui. Mais la vie, c’est fort. Il a vivoté un peu… puis le voici qui fleurit déjà. Il menace même d’être aussi beau que les autres plants.  Dire que j’ai failli l’enlever pour le remplacer. La vie, c’est surprenant comme c’est fort. Les plantes nous le disent tellement! Elles nous font réfléchir.

Prenez les fraises sauvages, les fraises des champs que j’ai mangées dans la cour arrière du couvent.  Il leur a fallu être fortes et tenaces pour tenir après les tontes répétées du gazon au temps des pissenlits. Celles que j’ai cueillies hier étaient certes toutes petites, mais rouges et savoureuses, se laissant à peine deviner dans le talus.

Oui, la vie, c’est fort. On y tient à la vie. C’est naturel de vouloir vivre. On aimerait vivre toujours. L’Évangile et toute la parole de Dieu aujourd’hui nous accompagnent pour célébrer la vie, pour accueillir ce merveilleux cadeau de la vie, pour que nous en prenions bien soin et lui donnions toute sa chance.« Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il a créé toutes choses pour qu’elles subsistent ; ce qui naît dans le monde est bienfaisant, et l’on n’y trouve pas le poison qui fait mourir. »

Le Seigneur, non seulement nous a donné la vie, mais il nous a même donné « sa » propre vie dans le Christ; il renouvelle constamment cette grâce en nous promettant même de nous ressusciter quand nous serons endormis du sommeil de la mort. « Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu’il est en lui-même.»

C’est de cela dont nous parle la liturgie de ce dimanche.  Que Dieu n’a pas fait la mort; qu’il ne veut pas la mort. « La puissance de la mort ne règne pas sur la terre. » Et si le mal est entré dans le monde, Dieu travaille avec nous pour l’en extirper, l’éradiquer. Si le mal, sous quelque forme, fait du ravage dans notre cœur, il ne peut que produire une œuvre de mort, mais le Christ, lui, fait œuvre de vie; il nous donne de son Esprit pour que la vie reprenne le dessus en nous. Celles et ceux qui mettent leur foi dans le Christ prennent parti pour la vie. Le Christ diffuse sa vie en eux. Il les purifie comme il l’a fait pour la vieille dame qui, avec sa foi, s’est frayé un chemin jusqu’à lui pour  le toucher au passage. Car elle se disait : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » 

Le vieillissement, les accidents de parcours, la mort physique peuvent bien nous atteindre. Soyons réalistes, personne d’entre nous ne peut y échapper. Mais désormais nous savons que, par-delà toutes nos épreuves terrestres, le Christ nous relèvera.  « Jésus saisit la main de l’enfant, et lui dit : Talitha koum» Sa propre victoire sur le mal, la souffrance et la mort le Seigneur nous y fera participer un jour, voilà notre foi, notre espérance. Si nous souffrons avec lui, avec lui nous vivrons, si nous mourrons avec lui, avec lui nous régnerons. Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, il est notre salut notre gloire éternelle

 

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