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Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Éditorial

Pour célébrer l’été!

Imprimer Par Jacques Marcotte & Anne Saulnier

Enfin l’été! Qu’il s’en est passé des événements au cours de la dernière année! Que ce soit au plan politique, religieux, socio-économique ou autres, il nous semble parfois que tout bascule et que les situations ne cessent de s’aggraver, tout en gagnant en complexité; à tel point que nous n’arrivons pas à comprendre ce qui se passe. Ce monde nous échappe, et nous le regardons filer à toute vitesse, impuissants à intervenir.

La situation n’est guère différente au plan individuel : nos questionnements, nos angoisses et nos doutes prennent bien souvent le dessus sur nous et ils envahissent notre champ de conscience, mettant ainsi à mal notre paix intérieure et notre libre croissance personnelle. Nous courons dans tous les sens pour essayer de régler les problèmes, mais nous restons plutôt avec l’impression de ne pas être à la hauteur de nos attentes et de celles des autres.

Allons-nous prendre des vacances? C’est notre droit et notre chance! Comment allons-nous vivre cette période de l’été, qui coïncide, nous l’espérons pour plusieurs d’entre nous, avec un moment de vacances? Devant la multitude de problèmes qui nous affectent et nous épuisent au quotidien, comment rendre ce temps de relâche productif, utile pour reprendre des forces autant physiques que spirituelles? Nous abandonner un peu plus aux loisirs et à la détente, ce n’est pas pour autant nous couper du monde. Avons-nous le droit d’oublier et de nous évader, de prendre la fuite, alors que nous savons que rien n’est réglé et que les situations vont plutôt s’envenimer à moyen ou à long terme? Faut-il nous sentir coupables comme si nous quittions le bateau en péril? Quel sens allons-nous donner à cette période de « repos »? Quel usage allons-nous en faire?

Si notre été boréal est un temps où la nature s’éclate, toute exubérante encore, cette saison est quand même propice à une dormance bénéfique qui nous permet de prendre du recul, de nous reposer, sans perdre pour autant notre solidarité avec un monde toujours en mouvement. La période des vacances permet une circulation plus libre de la vie et des pensées que nous risquons d’escamoter si nous ne sommes pas attentifs à ce qui se passe en nous et autour de nous. Rappelons-nous que Dieu, lui, « travaille » toujours et qu’il continue de se manifester, sans bruit, au milieu de nos gestes petits ou grands.

Le repos nous dispose à emprunter le regard de Dieu; un peu comme si la lumière, si belle en été, nous éclairait au-dedans et y reflétait une divine clarté. Si nous prenions le temps de nous exposer à cette clarté et de la laisser nourrir nos pensées, nous remplir de la présence du Seigneur, nous nous surprendrions peut-être alors en train de voir les choses autrement, sans les minimiser, ni les majorer ni les ignorer.

Le temps des vacances nous permet de revisiter nos liens de famille et d’amitié. Il nous est aussi une belle occasion de prendre du temps avec nous-mêmes et pour revoir nos priorités. Le contact avec la nature, la conscience de la puissance de vie qui se cache dans les êtres, tout nous fait réaliser la grandeur de ce que nous sommes. Nous apprenons aussi combien nous sommes petits et pauvres devant tant de merveilles, tant de beauté. C’est à ce niveau de la contemplation qu’un regard d’humilité et de foi nous permet d’approfondir le sens du mystère, où Dieu se dévoile si proche de nous, jusque dans l’humanité de son Fils.

Irons-nous jusqu’à dire que Dieu se repose avec nous et qu’il nous inspire de nous reposer en lui? Rappelons-nous ce récit d’Évangile où les apôtres traversaient le lac de Galilée avec Jésus. Ils ne comprenaient pas pourquoi leur Maître dormait alors qu’un vent de tempête secouait violemment leur fragile embarcation. Spontanément, nous blâmons la non-confiance des apôtres et nous oublions de considérer que la turbulence menaçait aussi Jésus. Lui cependant vivait cette menace d’une façon différente. Il mettait sa confiance en son Père; il trouvait en lui son repos. Se pourrait-il que Jésus nous montre par là un chemin d’abandon, indispensable, pour atteindre au repos profond dont nous avons besoin pour faire face aux fatigues et aux nécessités de la vie?

Bonne vacances et bon repos à tous et à toutes!

En collaboration,

Anne Saulnier et Jacques Marcotte, OP

Québec.

 

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