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Les enfants ont des droits

Imprimer Par Denis Gagnon

Chaque année, la fête de Noël attire notre attention sur les enfants. Ils sont au coeur de nos festivités. C’est aussi l’occasion de nous remémorer notre propre enfance, les Noël de nos premières années. La fête nous entraîne dans sa féerie. Et nous succombons dans la mesure où nous retrouvons la simplicité des enfants.

L’enfance est une période de la vie merveilleuse, un temps de découvertes. C’est une étape d’autant plus importante que tout le reste de l’existence dépend des apprentissages et des expériences de nos premières années. Les bonheurs et les malheurs de notre enfance nous marquent pour toujours.

Les enfants d’aujourd’hui ont-ils une vie heureuse? Les enfants de chez nous comme les enfants qui demeurent sur l’ensemble de la planète ont-ils toutes les chances de connaître le bonheur?

Le 20 novembre 1989, l’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) adoptait la Convention internationale pour les droits de l’enfant. Elle ratifiait ce traité presque à l’unanimité. En effet, à ce jour, près de 200 pays ont signé la Convention. Seuls les États-Unis et la Somalie n’y ont pas adhéré. C’est le traité de droit international reconnu par le plus grand nombre de pays. C’est dire l’importance que nous accordons aux enfants chez la plupart des peuples de la terre.

Cette convention a permis une prise de conscience sérieuse. Une prise de conscience qui a conduit à des décisions majeures pour essayer de régler les problèmes des enfants dans le monde. Un rapport de l’UNICEF, paru en 1997, constate une nette amélioration de la situation. On remarque, par exemple, une baisse importante du taux de mortalité chez les moins de cinq ans. Dans plusieurs pays, des organismes de plus en plus nombreux veillent à l’application de la convention. Un peu partout, on reconnaît aux enfants un droit de participer à la mise en oeuvre des projets qui les concernent. «Depuis 1989, l’enfant est devenu un sujet de droit.» (Christine Benaïm, présidente du Bureau international catholique de l’enfance)

Mais il reste beaucoup de travail à faire. Il y aurait deux milliards d’enfants sur la terre. Parmi eux, 250 millions sont contraints de travailler au lieu d’aller à l’école. 150 millions souffrent d’un problème physique ou mental. Cinq millions d’enfants sont des réfugiés.

Dans trop de pays, les jeunes réfugiés ne bénéficient pas d’une attention particulière. Les mécanismes de protection sont complexes. On ne leur accorde pas une protection sociale adaptée à leur état. Ils subissent les effets des conflits de compétences et de juridictions. Plusieurs jeunes réfugiés sont traités tout simplement comme les adultes, sans être reconnus comme mineurs.

La plupart des signataires de la convention admettent que les enfants ont droit à une protection particulière, même les jeunes qui ont commis des crimes. Ces dernières années, des pays comme le Bangladesh, l’Irak, l’Arabie saoudite, le Pakistan et le Nigéria, ont appliqué la peine de mort à des mineurs. Les États-Unis, pays civilisé s’il en est, est le seul pays dans le monde à avoir exécuté officiellement des mineurs. Il y a actuellement soixante-dix jeunes qui attendent leur exécution dans le couloir de la mort des prisons américaines. Le rapporteur officiel de l’ONU a beau avoir dénoncé notre voisin, rien n’a changé dans les faits.

Il faudrait parler aussi des enfants qu’on entraîne de force comme soldats dans les pays en guerre. C’est le cas d’une trentaine de pays. Très souvent, ces enfants ont été enlevés à leur famille. On les drogue. On les entraîne par des épreuves d’initiation à la barbarie. On les réduit à du pur esclavage. Ils ne sont que de la chair à canon ou des objets sexuels.

Il reste donc beaucoup de chemin à faire pour que tous les enfants du monde puissent jouir de la vie en toute liberté. Si Noël est l’occasion d’entourer d’affection les petits, il faut trouver le moyen de vivre Noël à longueur d’année.

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