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Trésors des religions

Grèce : universalité de la prière

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Dans le préambule du livre X des Lois, Platon (429-347 av. J.C.), le disciple de Socrate, présente le caractère universel de la prière comme une preuve de l’existence du divin puisque cette démarche existe même chez les Barbares, c’est-à-dire ceux qui ne parlent pas grec.

Comment sans colère, parlerait-on pour dire qu’il existe des Dieux? Forcément en effet, nous supportons à coup sûr malaisément et nous haïssons ces gens qui nous ont obligé, qui nous obligent aujourd’hui, à parler là-dessus, faute pour eux d’ajouter foi aux discours que, dès leurs plus jeunes ans, encore à la mamelle, ils ont entendu tenir à leurs nourrices comme à leurs mères; sortes d’incantations qu’accompagne une intention de divertissement, tout autant qu’une intention sérieuse; ceux aussi qu’on entend dans les prières qui accompagnent les sacrifices; lorsqu’on a devant les yeux ces visions qui suivent les paroles rituelles; spectacle dont le charme, joint à celui des paroles entendues, est on ne peut plus grand pour la jeunesse, tandis qu’y procèdent les sacrificateurs; quand cette jeunesse voit avec quel extrême sérieux ses père et mère s’adressent à la Divinité en leur propre faveur comme en faveur de leurs enfants, qu’elle les entend, dans des prières et des supplications, tenir sérieusement aux Dieux des propos impliquant la foi la plus profonde en leur existence; quand enfin, lorsque se lèvent le soleil et la lune, ou qu’ils vont vers leur couchant, on entend parler ou que l’on est témoin oculaire, chez tous les peuples grecs ou barbares, d’agenouillements et de prosternations, chaque fois qu’ils sont la proie de malheurs de toute nature, ou, aussi bien, que tout leur réussit; ce qui suppose, non point qu’à leurs yeux ces astres ne sont pas des dieux, mais qu’ils le sont au contraire au plus haut point et ne donnent lieu, d’aucune manière, au moindre soupçon quant à la réalité de leur nature divine; quand, dis-je, tous ceux qui, sans s’appuyer, ainsi que l’affirmerait quiconque a le moindre brin d’intelligence, sur une seule raison qui vaille, font fi de toutes ces constations, nous forçant à dire ce que nous disons, comment serait-il possible, en leur adressant des remontrances courtoises, de leur enseigner, pour commencer à traiter des Dieux, l’existence de ceux-ci? Il faut pourtant s’y résoudre!

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