Il y a de ces jours où nous nous sentons prêts à tout recommencer, où nous nous surprenons à vouloir tout reprendre, pour essayer à nouveau la vie, changer nos regards, tenter encore notre chance. Nous voulons quitter nos robes de peine et de tristesse pour revêtir la tenue légère, belle et toute simple d’une volonté raffermie, de rêves plus réalistes, d’une confiance retrouvée. Il nous semble qu’alors surgissent en nous des énergies nouvelles, le goût de vivre plus et mieux.
Il y a bien sûr cet héritage qui nous colle à la peau et dans l’âme de tout ce vécu plus ou moins réussi. En nos coeurs et consciences, il y ces erreurs accumulées, ces souffrances et tous ces regrets. Nous sommes sans doute plus riches d’expériences, mais déjà un peu plus vieillis, mieux avertis des dangers de la vie, mais aussi un peu plus appauvris. Nous traînons nos pertes, nos deuils, d’autres soucis.
Un jour nouveau commence pourtant pour moi chaque jour. Où je porte forcément un bagage qui me conditionne et me positionne. Mais où je dispose d’une plus grande liberté intérieure pour assumer la vie. C’est à moi d’en décider. Il m’appartient aussi de jeter sur les autres un regard plus lumineux, plus positif. Je puis aussi m’avancer avec une prudence accrue et une sagesse plus profonde. Je puis me garder mieux de certains pièges pour y avoir déjà tombé. C’est à moi de vouloir faire du neuf, d’ouvrir ma vie sur l’essentiel, où tout peut encore arriver, être plus beau, plus durable, plus sain.
Ce jour nouveau il vient chaque jour. Il est là qui s’offre à moi constamment. Ce jour à vrai dire il ne m’appartient pas totalement. En vérité il m’est donné comme le plus beau cadeau à déballer. Il m’apporte plein de surprises. À moi de l’accueillir avec le meilleur de moi-même, avec gratitude et reconnaissance. C’est à moi d’y mettre ma part de bonté, de tendresse, d’amour, de justice et de paix… pour en faire une merveille quoi qu’il arrive.
Jacques Marcotte, OP